Tizu, du déchet au design
Une table de ping-pong reconvertie en bureau, du linge de maison rafraîchi en tabouret… Les Lyonnais de Tizu donnent une seconde vie aux matériaux avant qu’ils ne partent à la déchetterie.
Tout commence en 2020 quand Paul, l’un des deux fondateurs, retrouve un vieux drap d’enfance. Abîmé par le temps mais éclatant de souvenirs, ce tissu, il y tient et il veut lui redonner une nouvelle jeunesse. Avec son ami Ludovic, rencontré pendant leurs études d’ingénieurs, ils ont l’idée d’utiliser un procédé à base de résine d’époxy. Un premier jalon sur la voie du réemploi et le début de l’aventure Tizu, devenue depuis la première usine de mobilier en économie circulaire ! À priori, le concept est simple puisqu’il s’agit de récupérer les déchets des autres pour en faire du mobilier. En pratique, pas question pour Paul et Ludovic de faire rimer upcyclé avec mauvaise qualité ou esthétique non soignée. Ils y tiennent: «Réemploi ne veut pas dire amateurisme ! » C’est pourquoi ils travaillent avec Émilie Girault, designer de mobilier, et Mathilde Dartois, directrice artistique, pour imaginer de beaux meubles, durables et surtout personnalisables. « Avec Tizu, nous réduisons l’impact environnemental du meuble de 85 % en moyenne. Notre collection est composée à plus de 90 % de déchets. »
« Faire du beau avec du déchet »
Concrètement, Tizu récupère des matériaux en quantité industrielle : bois, métal, tables de ping-pong, caisses de transport, meubles ou tissus, auprès de partenaires locaux. Des acteurs de la filière événementielle, comme GL Events qui a récemment donné d’anciennes structures de tribunes, mais aussi des campings et des entreprises. Ensuite, place à la technique. Une fois la matière brute usinée pour en faire un nouveau meuble, on vient placer le tissu choisi par le client, sur lequel une fine couche de résine époxy est déposée, ravivant ainsi les couleurs et protégeant la structure finale. Bingo ! L’ancien redevient comme neuf. Au toucher, la matière est rigide, seule la trame du tissu laisse deviner ce qu’il y a dessous. Installé au sein des Ateliers Briand, à Saint-Priest, Tizu commercialise aujourd’hui une dizaine de références aux noms évocateurs : lampe Monplaisir, étagère Gratte-Ciel, table Brotteaux, tabouret Valmy… Comptez 330 euros pour des tables gigognes, 105 euros pour une étagère. Un coût très raisonnable au regard du travail engagé, comme le souligne Ludovic : « Ce n’est pas parce que c’est upcyclé que c’est moins bien fait et que ça doit coûter moins cher, au contraire ! »
TIZULes Ateliers Briand
25 rue Aristide Briand, Saint-Priest
tizu.fr