Interview : Agnès Gayraud, artiste de la Biennale de Lyon
Musicienne, agrégée de philosophie, enseignante aux Beaux-Arts de Lyon, elle fait partie des artistes de la biennale, organisée du 21 septembre au 5 janvier
Trois questions à Agnès Gayraud
Dans le cadre de la Biennale, on vous retrouvera au musée d’Art contemporain, que pouvez-vous nous dévoiler sur ce projet ?
« J’ai eu l’idée de créer une sorte de studio d’enregistrement et de faire venir cinq groupes de musiciens. Je leur propose de faire la reprise d’une chanson d’amour de leur choix, avec la contrainte de devoir tirer dans un jeu de cartes, que j’ai conçu à partir des Stratégies obliques de Brian Eno. Il faut que ce soit musical mais que ça résonne aussi avec des conseils amoureux, que l’on trouve dans l’histoire de la littérature, de la poésie ou sur Instagram avec les love coachs ! À la fin de chaque journée de travail (un samedi par mois), on procède à un enregistrement. Les chansons sont ensuite diffusées pour le public. J’ouvre le bal avec mon propre groupe, La Féline, le 28 septembre.
Comment articulez-vous musique et philosophie dans vos créations ?
Depuis toute petite, j’ai toujours voulu faire des chansons. J’ai suivi des études de philosophie, que j’ai poussées jusqu’à un doctorat puis une agrégation. Je faisais de la musique en parallèle, en autodidacte, avec un groupe de copines puis j’ai développé le projet La Féline qui dure depuis presque 15 ans. J’ai enfin écrit un livre sur la musique populaire : Dialectique de la pop. J’y parle de blues, de reggae, de chanson… C’est un travail de sept ans et un moment important de ma vie puisque j’ai pu réconcilier mes deux passions.
Vous avez grandi dans le Sud-Ouest, vécu à Toulouse, à Paris… Quelle est votre histoire avec Lyon ?
Je suis lyonnaise depuis cinq ans. J’y suis venue pour rejoindre mon compagnon, enseignant à la fac, j’y ai trouvé un poste et on a eu ici notre petit garçon, c’est donc une ville synonyme de vie heureuse. J’aime beaucoup les deux bras de la Saône et du Rhône, cette sensation du fleuve dans la ville. Lyon est une ville d’adoption aimée comme une vraie ville de cœur. »
Propos recueillis par Mathilde Beaugé
Biennale d'art contemporain de Lyon
Du 21 septembre 2024 au 5 janvier 2025.