Se mettre au verre

Par Florence Chappuis et Isabelle Fournet

A Lyon, l’activité du verre ne date pas d’hier ! Les archéologues ont mis à jour de nombreux fragments et objets du I^er siècle attestant de la présence d’anciens ateliers de verriers sur les bords de Saône. Des balsamaires, cruches, gobelets et autres bols, réalisés à base de sable (silice) que l’on retrouve d’ailleurs en nombre dans l’exposition permanente du Musée Lugdunum.
Fragile et résistant, ce matériau maîtrisé par l’homme depuis -3 000 avant J.-C, est en plein revival comme le souligne le créateur du Cercle Verre, Vincent Breed, célèbre artiste-verrier basé dans les Monts du Lyonnais dont le carnet de commandes, pour le monde du design, du luxe ou pour les particuliers, ne désemplit pas. Même constat chez Myriam Boulay de l'Atelier Vitrail Le Cygne : « les gens commencent à intégrer du vitrail dans leur décoration moderne ».

© Myriam Boulay

Bouquet de vitraux

Vous aimez les fleurs sans avoir la main verte ? Optez pour un bouquet en vitrail signé Myriam Boulay qui n’aime rien de plus que faire « sortir les vitraux de la fenêtre » pour créer petits objets, lampes, appliques, miroirs ou tableaux. Stages à la demande.
Comptez 60 à 70 €

En 2022, la dernière Biennale d’art contemporain de Lyon avait même inscrit une exposition GlassArt dans son parcours off. Un événement initié par l’association HotShop, portée par Vincent Breed : « L’objectif était de valoriser les jeunes talents, en présentant leur travail aux côtés d’artistes de renommée internationale, pour faciliter leur insertion dans le monde professionnel. Il faut savoir qu’en temps normal, un artiste doit débourser entre 400 et 500 € par jour pour louer un atelier, les fours comme l’énergie nécessaire étant très chers. Voilà pourquoi nous essayons de proposer aux jeunes artistes une solution plus abordable, notamment en les accueillant au Cercle Verre, le plus grand atelier privé de France.»

Luxueuse flamèche 

© Vincent Breed

Habitué à travailler pour les architectes, les designers, les hôtels de luxe et la mode, Vincent Breed réalise principalement des pièces uniques. A l’atelier, on peut tout de même s’offrir l’une de ses créations sans faire chauffer sa CB avec ses élégants porte-bagues, élaborés à partir d’un dérivé de la "sulfure" en verre massif. Le plus dur ? Choisir sa couleur…
39 € à l’atelier

Lorsqu’on évoque les métiers du verre, c’est d’abord le verre soufflé à la canne (nécessitant des fours à 2 000°C) qui vient à l’esprit. Or, les techniques au chalumeau, ainsi que le vitrail et le fusing (un façonnage à chaud ou par thermo formage à 800/1 000°C) ont aussi le vent en poupe, tout comme le verre surcyclé.
C’est la spécialité de l’atelier Economad, à Francheville, qui propose de nombreuses créations autour des arts de la table réalisées à partir de bouteilles en verre coloré. « L’idée c’est de donner plus de valeur à l’objet initial », explique son créateur Christophe Guillerm, autodidacte arrivé au travail du verre par le biais de la récup’.

Avoir de la bouteille

© Atelier Economad

Autodidacte, Christophe Guillerm travaille le verre à froid, fait fondre, scie puis polit de vieilles bouteilles pour les upcycler et proposer toute une gamme d’objets d’art de la table à tendance apéritive : verres (50 € les 6), planches (20 €) ou carafes (20 €).

Fascinés ? Sachez que l’on peut s’initier à la pratique lors d’ateliers dédiés ou, plus simplement, regarder d’un œil neuf cette matière ancestrale et pleine de surprises qui se recycle presque à l’infini. 

L’art et la matière

Envie de vous initier aux techniques de travail du verre ? Wecandoo propose pas moins de dix ateliers sur le travail du verre à Lyon et dans ses environs. Au choix : création de bijoux, fusing (idéal pour les enfants dès 7 ans), initiation à l’art du vitrail ou au soufflage du verre, création d’objets en verre surcyclé… 
De 40 à 295 € selon les ateliers. 

Perles verrières

© Atelier Stella Stellina

Pinuccia et sa fille Stella utilisent les techniques du verre filé, soufflé ou fusionné pour créer des bijoux aux styles variés, uniques ou en séries limitées. Exemple avec le très contemporain sautoir Totem, composé de perles en verre filé, créées au chalumeau à partir de baguettes de verre de Murano, puis rehaussées de feuille d’or. Lacet en suédine. 
48 €

Variez les couleurs !

© Claire Jean

Dans son atelier de Villechenève, Claire Jean crée d’astucieux bijoux en verre de Murano et argent comme ses boucles d’oreille en perles de verre soufflé, interchangeables selon l’humeur du jour ! De 35 à 55 €.
Stages découverte dès février 2024.

Bulle d’eau

© Sillycat Glassblower

En forme de bulles, les réservoirs à plantes les "assoiffés" de la souffleuse de verre Sillycat sont issus du recyclage de bouteilles refondues au chalumeau. Bleus, verts, marrons ou incolores, déco et écolos, ils délivrent aux plantes la juste dose d’eau dont elles ont besoin. 1 € est reversé à l’association lyonnaise Juste un geste à chaque achat. Propose des stages. 
20 € en ligne – 18 € en boutique. 

Éco-gourde

© Gobi

Fabriquée à Lagnieu, la gourde Gobi Indoor est en verre recyclé à 60 %. Le bouchon et la coque de protection, en bio-matériau, se déclinent en 9 coloris. On peut même insérer une pastille customisable dans le bouchon. Bonus ? Éco-conçue, son impact de fabrication est compensé en 3 mois ! 
50 cl : 23 € 

La star des bouchons 

© Julie Laurent

Seule dépositaire officielle du modèle « Pot Lyonnais », la maison Minjard fait fabriquer par Verallia, dans le Beaujolais, la fameuse bouteille de 46 cl au fond très épais. Le dit-modèle existe en trois versions décorées (Bellecour, Fourvière et Terreaux) et peut aussi être personnalisée (60 exemplaires minimum).