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Joel Salzi
Les Fines Gueules
Bouchon
16 rue Lainerie Vieux Lyon (Saint Paul) - 69005 Lyon 5ème04 78 28 99 14 En savoir plus
Hilarante, pétillante, émouvante, l’humoriste lyonnaise est de retour sur scène avec amour. Un one-woman-show pile dans l’air du temps qui raconte avec tendresse et autodérision ses tribulations amoureuses sur fond de numéro de cerceau, de chansons qui donnent la pêche et de virées dans la région, du Beaujolais à l’Ardèche.
Vous étiez au Radiant, à Caluire, il y a quelques jours et vous enchaînez avec une tournée dans toute la France. Vous êtes heureuse de retrouver votre public ?
C’est tellement bien ! Avant de monter sur scène, ce n’est plus le même trac qu’avant, il y a vraiment beaucoup de joie.
Il est vrai aussi que j’ai mis beaucoup de cœur à écrire ce spectacle, je sais pour quoi je le fais.
Comme son nom l’indique votre spectacle parle d’amour ; ce thème, c’était une évidence ?
Après une rupture, je suis partie en Australie toute seule. C’est un voyage qui fait partie du spectacle. Quand je suis rentrée, j’ai vu qu’il y avait une attente dans mon entourage pour que je parle de cette histoire. J’aime ça, partager, expliquer ce que j’ai compris, revenir sur les expériences déjà vécues... Comme les ruptures je connais, je suis un peu la copine qui s’en est sorti, celle qu’on appelle quand ça arrive ; après l’Australie, on n’arrêtait pas de me dire : « Il faut que tu me racontes ! » Là, je me suis dit : soit tu vas déjeuner tous les jours avec une personne différente pendant trois mois, soit tu rassembles tout et tu fais
un spectacle.
Un spectacle qui parle donc d’amour...
Je me suis autorisée à penser que ce que j’avais à raconter pouvait intéresser les gens. Que ça pouvait donner du sens à ma place sur scène. C’est un spectacle qui parle aux cœurs : aux cœurs qui ont souffert, à ceux qui vont guérir. Je viens d’une génération où les parents étaient plutôt mariés, les femmes existaient auprès d’un homme. C’est complètement différent aujourd’hui.
Je grandis, je travaille, je suis maître de mon destin... bien sûr que j’ai besoin de quelqu’un, mais quelle est sa place ?
Dans le spectacle, je parle de la rencontre de mes grands-parents. C’est tellement une autre époque que comparer leur histoire aux miennes, c’est essayer de faire rentrer un carré dans un triangle.
Jouer à Lyon, c’est toujours particulier pour vous ?
Mes parents sont sur le coup depuis six mois ! Il y a tellement de gens que je connais dans la salle que c’est presque intimidant. Et puis, là, je me raconte beaucoup plus que dans le premier spectacle, c’est encore autre chose.
C’était comment votre enfance à Lyon ?
J’ai grandi dans les monts d’Or, dans une famille pleine d’amour, qui se retrouve le dimanche pour manger ensemble.
J’avais la chance d’avoir un jardin, c’était plutôt chouette. J’étais studieuse à l’école, je faisais de la danse classique, une copine m’a proposé un jour d’aller aux portes ouvertes du théâtre et je me suis inscrite, j’avais huit ou neuf ans.
Vous avez accroché tout de suite ?
Oui. J’ai adoré. C’était très ludique. Il y avait une grande malle avec plein de déguisements et on devait prendre un truc, monter sur scène... Collège, lycée à Jean Perrin, et après le bac je me demande ce que je vais faire. Je m’inscris à Lyon 2, à la fac d’arts du spectacle et là, je retrouve Nicolas Vital avec qui j’avais déjà suivi un cours. C’est toujours mon meilleur ami et c’est aujourd’hui le metteur en scène de mon spectacle.
Après, vous passez par l’Acting Studio de Joëlle Sevilla?
J’y suis pile au moment où Kaamelott (si vous avez lu attentivement À la lyonnaise n° 2, vous savez que Joëlle Sevilla est la maman d’Alexandre Astier, le créateur de Kaamelott, NDLR) commence. On est 12 dans la promo, c’est un luxe. À ce moment-là, je me dis que j’essaye une formule intensive à huit heures par jour et que si j’aime encore à la fin, c’est que vraiment j’en ferai mon métier. Ensuite, j’ai joué au Boui-Boui, avec la troupe La Compagnie et son Personnel de Bord...
Vous faisiez alors du théâtre classique ?
J’avais ce désir, au fond de moi, de faire de l’humour. En tout cas, c’était ce je connaissais. Je regardais plus les humoristes que les pièces classiques. J’aimais apprendre des textes, mais c’est vrai que l’humour, c’était un peu ma facilité, l’endroit dans lequel je me sentais pas mal. Sauf qu’à cette époque, je ne fais pas vraiment de choix, je veux jouer, c’est tout, je ne me pose pas plus de questions.
En 2004, vous quittez Lyon et partez à Paris ?
C’était une jungle pour moi. Je n’avais connu que des ambiances village, je n’avais même jamais eu d’appartement à Lyon. Je me souviens que j’habitais près de l’Arc de Triomphe, alors je m’installais en dessous et je me disais : « T’as un appart, t’es installée, ça va le faire ! » C’était une épopée, j’avais besoin de vivre mon expérience. De me confronter seule, de vivre des choses moi-même sans que toute ma famille soit au courant. De me perdre dans une ville où j’étais anonyme.
J’ai aussi réalisé que certaines expressions n’avaient jamais pris l’autoroute, comme le fait de chercher «une gâche»
dans un parking...
À Paris, vous multipliez les expériences...
En arrivant, je croyais que j’allais courir de casting en casting... Pas du tout ! J’ai pris des cours de théâtre, je jouais des pièces pas payées, j’ai fait des créations de copines et je gagnais ma vie à côté comme hôtesse d’accueil au théâtre de Paris. Après, j’ai repris le chemin du café-théâtre, à l’école du one-man-show du Bout à Pigalle. J’ai été élève, prof, princesse dans un spectacle pour enfants, j’ai fait de l’impro et puis à un moment, je passe à l’action, je demande une date. J’avais six mois pour écrire un spectacle avec deux idées dans un carnet. Le 24 juin 2009, je joue seule en scène pour la première fois. Tout commence. Jusque-là j’avais toujours été dépendante du désir des autres ; là, j’avais le sentiment que les gens pouvaient avoir accès à ce que j’étais profondément.
En 2011, vous jouez au Point Virgule et dans la série Bref...
C’est une salle mythique, c’était mon Olympia, la salle d’Élie Kakou dans la première VHS que j’ai regardée. Et Bref, c’est la rencontre avec le grand public, ça change tout.
L’expérience de la notoriété, ça se passe comment ?
Je ne vais pas du tout aimer au début. Je ne trouvais pas ça aussi génial que ce que les gens pensaient. C’est là que j’ai
commencé à travailler un peu sur moi pour comprendre ce qui se passait profondément, comment on pouvait avoir du succès et être quand même triste ou malheureux. Maintenant, j’ai accepté, mais parfois, ça reste un peu bizarre. Il y a des gens qui m’envoient des photos de moi, de loin, en me disant qu’ils n’ont pas osé venir me voir, mais ils veulent savoir si c’est vraiment moi... Étrange non ? Aujourd’hui, ça me flatte, mais ça ne me rend pas heureuse.
On vous retrouve au cinéma dès 2013, vous vivez ça comme une consécration ?
J’avais très envie de faire du cinéma, mais je ne n’étais pas dans l’acharnement. Il y a une phrase de mes grands-parents qui résume bien mon état d’esprit : «Si l’on fait son travail du mieux qu’on peut, les choses arrivent.» Moi, je prends tout par étape. Je ne me dis pas qu’il y a une ligne d’arrivée. On doit toujours faire ses preuves.
Est-ce que vous vous sentez encore Lyonnaise ?
Ah ! oui. Pour le moment, c’est encore à Lyon que j’ai vécu le plus longtemps. Bon, ça va bientôt commencer à s’in-
verser, mais mon cœur est à Lyon, j’y ai ma famille, mes repères.
Qu’est-ce que vous aimez dans cette ville ?
Pour moi, c’est une sorte de petit Paris, c’est moins compliqué en termes de distances, plus détendu, on a accès à plein de choses, mais il y a moins de stress. Ce qui a beaucoup évolué, c’est la Fête des Lumières. Quand j’étais gamine, on allait à Saint-Jean voir quatre lumignons alors que maintenant, c’est une fête qui fait déplacer des gens du monde entier! C’est une grande fierté. C’est une ville où il est agréable de marcher, celle où je vais manger des boulettes bolognaises chez ma mamie, c’est vraiment un endroit où je me sens bien.
Comédienne, humoriste et « stand-uppeuse », Bérengère Krief est née à Lyon en 1983. Passée par l’université Lyon 2 et formée à l’Acting Studio, elle a joué ses premières scènes dans les cafés-théâtres lyonnais avant de partir à Paris où elle a joué plusieurs versions de son premier seule-en-scène et incarné Marla dans la pastille TV – phénomène de Canal + : Bref.
En 2013, puis en 2016, elle est à l’affiche du film Joséphine avec Marilou Berry. La même année, elle joue aux côtés d’André Dussolier dans la comédie Adopte un veuf puis obtient le premier rôle dans L’École est finie, long-métrage d’Anne Depétrini (2018).
En tournée dans toute la France avec son dernier spectacle Amour, (à Annecy le 28 janvier, Bourg-lès-Valence le 29 janvier),
elle sera au casting du prochain film de Jean-Pierre Améris, Les Folies Fermières et de la série policière Syndrome E, annoncée
sur TF1, avec Emmanuelle Béart, Vincent Elbaz et Kool Shen.
« C’est un petit restaurant que j’aime bien, tenu par le grand frère d’une copine de lycée. C’est un bouchon revisité, vraiment délicieux. »
« Ma mère m’y emmène souvent et j’aime bien aller faire un tour là-bas avec elle. Sinon on va chez son coiffeur, Jean-Luc Fady. »
« C’est un lieu génial ! De là, j’aime bien prendre la passerelle du Palais-de-Justice. »
Le Théâtre antique de Fourvière«À chaque fois, ça me transporte. Ça me touche beaucoup. Il y a eu tant de gens, les pierres ont vu tellement
de choses dans ce lieu. »
« Il y a une balade qu’on faisait tout le temps, qui mène au mont Thou, sur les hauteurs. À l’arrivée, il y a un incroyable panorama sur Lyon. »
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