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Trois questions à Duniému Bourobou de La Machinerie de Vénissieux

Publié le 05/12/2024

Elle est la nouvelle directrice de la Machinerie à Vénissieux. Scène conventionnée d'intérêt national qui regroupe le théâtre de Vénissieux et Bizarre !, formant un espace culturel inclusif qui s'efforce de renforcer les liens entre le territoire et ses habitants.

Par Fanny Pincanon

Quelques mots sur votre parcours et les moments clés qui ont façonné votre carrière jusqu’à votre arrivée à la tête de La Machinerie ?

« J’ai surtout accompagné des artistes dans le théâtre et la danse mais c’est mon passage à La Comédie de Saint-Étienne, au sein de son école de formation des comédiens, qui a été marquant. Ce lieu, axé sur l’égalité des chances, m’a poussé à questionner la manière dont nous racontons des histoires. La Machinerie, à Vénissieux, se situe dans un territoire avec une forte histoire ouvrière et un lien particulier à l’immigration. Cela résonne avec mon parcours personnel. C’est cette connexion qui m’a donné envie de postuler.

Votre projet pour le lieu s’intitule Porter sa voix, expliquez-nous…

Porter sa voix vise à faire émerger les récits des territoires invisibilisés, en créant des projets qui leur donnent la parole. À travers des résidences d’artistes, nous allons essayer de transformer les pratiques culturelles des habitants en oeuvres. Ce lien entre artistes et territoire nourrit la création. Nous allons aussi ouvrir la programmation à de nouvelles esthétiques comme le slam, le stand-up et autres littératures musicales, pour diversifier l’accès à la culture et à la scène artistique.

Est-ce encore un défi d’être une femme dirigeante dans le secteur culturel aujourd’hui ?

Oui, car on nous donne moins souvent la parole et il faut redoubler d’efforts. Les choses évoluent mais il faut rester vigilant pour maintenir cette avancée. Je veille à promouvoir les femmes artistes, notamment les artistes racisées, en accord avec la démarche d’inclusion portée par La Machinerie. Trois de nos résidentes sont des femmes.» 

Propos recueillis par Fanny Pincanon