Un jour avec une peintre en lettres lyonnaise
Avec l’essor de l’adhésif dans les années 90, le métier avait perdu ses lettres de noblesse mais il fait son retour sous les traits de Virginie Lorillou, l’une des quatre peintres en lettres de Lyon.
Elle n’assumera pas qu’on la présente comme peintre en lettres. Pourtant c’est bien le métier exercé par Virginie Lorillou depuis 2018. « Pour prétendre à ce savoir-faire on dit qu’il faut 10 000 heures de formation et de travail. Je parle plutôt de peinture en lettres. » Cette humilité, Virginie la tient certainement d’un parcours qui ne s’est pas fait en un coup de pinceau. Sur les réseaux sociaux, créer à la main des enseignes, des décorations murales ou des vitrines semble simple. Se cache pourtant de nombreuses heures d’entraînement, de la technique et beaucoup de talent.
En 2017, graphiste de formation, elle quitte son job en agence de communication et d’architecture pour trouver un métier plus créatif et « moins derrière un écran ». Lors d’un voyage aux Etats-Unis, elle découvre le lettrage à la main sur des vitrines et apprend, après quelques recherches, qu’il n’existe pas de formation au sens propre pour ce métier. Ce savoir-faire du lettrage - on ne parle ni de calligraphie qui relève de la belle écriture, ni de typographie, qui est un système de caractères-, il faut en réalité l’apprendre auprès d’autres artisans confirmés qui font profiter la jeune génération de leur expérience.
Motivée, Virginie part se former à Amsterdam auprès de l’américain Mike Myers, peintre en lettres de renom.
Avec lui, elle découvre les techniques, les contraintes, le matériel précis à utiliser. Car si la créativité fait déjà partie des compétences de Virginie, l’usage des pinceaux à bouts carrés, la pose de la peinture glycéro laque émaillée ou le travail des surfaces pour que l’ouvrage tienne dans le temps relèvent de la découverte. Son premier contrat ? L’enseigne du restaurant des Saint Potins à Lyon 6e. « Une double façade en angle, un vrai challenge. C’était haut et grand mais ça a déclenché tout le reste. »
Tout le reste, c’est-à-dire de nombreuses heures passées debout sur des escabeaux instables, souvent dans le froid, sous les yeux et les questions des passants alors que rigueur, concentration et minutie sont de mises. Des conditions pas toujours simples d’autant que « l’on est le dernier maillon de la chaîne, on intervient juste avant l’ouverture des commerces ».
Ironie de l’histoire, c’est souvent le travail de Virginie que le client voit en premier. Lui aussi qui peut l’inciter à entrer.
Où admirer le travail de Virginie Lorillou à Lyon ?
Levez la tête ou regardez les vitrines des boutiques Hyppairs dans le 1er, Pulp Jewels dans le 2e, les restaurants Pélo dans le 9e, Les Saints Potins dans le 6e, Magma dans le 7e ou Chez Maria dans le 6e, ou encore le Pilates Social Club dans le 2e.
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